Pourquoi la rivalité politique est-elle perçue comme un antagonisme personnel, une bataille existentielle et destructrice ?

POURQUOI LA RIVALITE POLITIQUE EST PERÇUE COMME UN ANTAGONISME PERSONNEL, UNE BATAILLE EXISTENTIELLE ET DESTRUCTRICE ?

Il est d’une évidence que, l’exercice de la politique au Tchad, demeure marquée depuis les années 1961 par des approches qui s’éloignent trop souvent de l’essence républicaine.

En effet, au lieu d’être un exercice noble visant à présenter un programme de société, à proposer des alternatives crédibles et à convaincre par la force des idées, la démocratie se trouve pervertie par la manipulation, la conflictualité permanente et la division communautaire, fait observer un éminent politiste, qui renchérit que, cette dérive traduit une instrumentalisation des appartenances ethniques, régionales ou religieuses.

La stratégie, sinon l’intention pervers des acteurs politiques au Tchad, dit-il est de transformer la compétition politique en un champ de rivalités identitaires.

En réalité, loin d’être une confrontation d’idées au service de la nation, le jeu politique Tchadien, depuis la nuit du temps se mue en une guerre de positionnement où les lignes de fracture communautaires sont entretenues et aggravées.Nous avons longtemps leurer. J’ose admettre qu’il l est temps pour les acteurs politiques Tchadiens de se réinventer.

Les leaders bien sûr doivent comprendre que gouverner, c’est avant tout rassembler et que, la compétition politique ne devrait jamais saper l’unité nationale mais plutôt l’enrichir par la diversité des visions.

Par ce faisant, le Tchad gagnera en stabilité et en prospérité le jour où ses acteurs politiques accepteront d’inscrire leur action dans le cadre républicain, avec des limites claires à ne pas franchir, et où le débat d’idées primera sur la logique de division.

C’est à ce prix que le Tchad pourra transformer ses rivalités politiques en une force démocratique constructive, à l’image des grandes nations qui ont su faire de leurs divergences un moteur de progrès, et non une menace pour l’unité nationale.

Par NABIA YOUKOU DEKO

Journaliste, Sociologue